dimanche 19 août 2012

D’où vient que le lieu ne comble jamais tout à fait mon rêve du lieu ? – et en écrivant cela, je pense exclusivement au vertige des vallées, à la hiérophanie des hauteurs ou à l'horizon océan.
J’ai longtemps cru, non sans me sentir coupable d’ailleurs, que c’était un caprice citadin ou de blasé. Il n’en est rien. Tout en arpentant l’immense plage normande d’où l'eau s’est loin retirée, je comprends que c’est un problème de temporalité.
Car c’est le minéral en moi qui vibre pour ces lieux, pour leur souvenir dès que j’en suis éloigné. Au plus profond, une impatience millénaire, et un temps pareillement éternel qu’il me faudrait leur rendre (mon usure de pierre à flanc du mont Artzamendi) – ce qui est évidemment impossible. Se serre sur ma gorge la nostalgie d’un temps où sans doute je le pouvais.
>> Naissance des roches

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